L'aventure commence au début des années 70 . l'usine dont je relate la vie et dans laquelle je travaillais, avait alors un effectif de 600 employés , elle fournissait des pièces a son usine mère situé a 20 kilomètres , laquelle comptait alors 1300 employés ; Des chiffres normaux a l'époque mais qui donnent le vertige aujourd'hui ! ; Quarante cinq lignes de car assurait le transport des salariés .
L'usine grouille de monde ! , des hommes et des femmes en bleus alignés sur des machines individuelles ou a la chaîne produisent sous la directive d'homme en blouse grises , les nombreux chefs d'équipe .
Le travail est rude et salissant ,on travaille souvent dans l'eau (additionné d'huile de coupe) , ou au contraire on manipule de lourdes pièces métallique brûlantes avec d'épais gants anti chaleur ; Mais l'ambiance est plutôt sympathique (et ça c'est important).
Des temps de pauses sont fixés et le casse croûte réuni les employés .
L'alcool et la cigarette n'y sont pas interdits .
L'alcool ! , elle coule a flot ! , tout évènement est prétexte a un arrosage ! , a la chaîne on passe même avec un arrosoir rempli de pastis ! , les blagues et les plaisanteries vont bon train (même les chefs d'équipe y participent); L'usine va bien , elle crée de nouveaux produits , elle embauche et s'agrandit , elle compte jusqu'à 800 employés , auquel il faut ajouter quelque 200 étudiants ou intérimaires en période haute ( la période d'été). L'usine emploie aussi un bon nombre de travailleurs handicapés (plus que la loi ne l'y oblige).
C'est une époque ou on était content d'aller au boulot ! .
Début des années 2000 , l'usine mère a disparue , une grande partie de l'usinage a été délocalisé dans un pays a bas coût d'Amérique latine , mon usine ! et bien elle a doublé de superficie , elle compte 600 employés ; Elle a tout simplement absorbé l'usine mère ; Les travailleurs handicapés ont été licencié en grand nombre.
L'usine ne grouille plus d'ouvriers , ils sont très très clairsemés parmi les immense ensembles automatisées , on ne boit plus , on ne fume plus (dans l'atelier , il faut aller dehors), le temps fixe de casse croûte n'existe plus , les temps fixes de pause non plus, chacun grignote quand il le peut , se repose quand il peut ,si il peut , les blagues et les plaisanteries sont devenus bien rares .
Janvier 2014. Opinion perso :
Même si les entreprises délocalisées a l'étranger revenaient , elles ne pourraient absorber , les 5/6 millions de chômeurs que compte la France . Le progrès a fait que l'on peut produire énormément avec très très peu de monde , le chômage n'a aucune possibilité d'être résorbé ; Dans les raisonnements actuels...